Le CEA dévoile pour la première fois au monde le scanner IRM Iseult.
Le CEA dévoile une série d’images de cerveau obtenue avec le scanner IRM Iseult, doté d’un champ magnétique inégalé de 11,7 teslas. Le succès marque la concrétisation de plus de 20 années de R&D autour du projet Iseult dont l’objectif était de construire le scanner IRM le plus puissant au monde pour pouvoir imager à un niveau de résolution jamais atteint le cerveau humain, sain ou pathologique, et découvrir de nouveaux détails sur son anatomie, ses connexions et son activité.
Seulement quatre minutes ! C’est le temps qu’il a fallu pour acquérir certaines des plus belles images anatomiques de cerveau sur les volontaires qui ont participé au premier protocole mené sur l’IRM Iseult installé au CEA. Cet appareil, qui utilise l’imagerie par résonnance magnétique, est le plus puissant au monde avec son champ magnétique de 11,7 teslas. La résolution des images impressionne déjà pour un temps d’acquisition si court : 0,2 mm dans le plan et 1 mm en profondeur, ce qui représente un volume équivalent à quelques milliers de neurones seulement. A titre de comparaison, pour un même résultat d’image, il faudrait théoriquement plusieurs heures sur un IRM implanté à l’hôpital (1,5 ou 3 teslas), irréaliste pour le confort du patient et parce que ses mouvements « brouilleraient » l’image.
Coupes axiales de cerveau humain, à temps d’acquisition identique mais avec une intensité différente du champ magnétique. A 3 T, aimant d’IRM couramment utilisé dans les centres hospitaliers, et à 7 T, (seules 3 machines en France et une centaine dans le monde), la précision et la netteté sont moindres. A 3T, un nuage « granuleux » empêche de délimiter clairement les structures anatomiques du cerveau. A 7T, lorsque l’on zoome, le niveau de détail à cette résolution est amoindri. A 11,7 teslas, l’IRM Iseult, le seul actuellement en fonctionnement au monde à cette intensité, fournit un réservoir de signaux et de contrastes entre les tissus biologiques qui permet une exploration plus fine du cerveau humain. © CEA
En atteignant des résolutions aussi fines, il sera possible d’accéder à des informations sur les neurones jusque-ici inatteignables, et de comprendre comment notre cerveau encode nos représentations mentales, nos apprentissages ou encore de découvrir quelles sont les signatures neuronales de l’état de conscience.
Coupe sagittale du cerveau (traversant le cerveau d’avant en arrière). Cette coupe permet de voir de façon très fine et détaillée le cervelet avec ses nombreuses ramifications. Le cervelet est impliqué dans le contrôle de la fonction motrice et pourrait avoir un rôle dans le contrôle cognitif et émotionnel. Des anomalies de structure pourraient être associées à des troubles psychiatriques telles que la schizophrénie, les troubles bipolaires, … Son étude avec l’IRM à 11,7 Teslas devrait permettre d’apporter un regard nouveau sur cette région et son rôle dans ces maladies. © CEA