La robotique au service d’une industrie verte et vertueuse

L’industrie, pilier de l’économie mondiale, est confrontée à de nombreux défis : réduire son empreinte environnementale, accroître sa compétitivité et garantir sa souveraineté.
La robotique, en tant que technologie de pointe, offre des solutions prometteuses pour relever ces défis et contribuer à une industrie plus verte, vertueuse et souveraine.

La cellule de dévracage présente dans l'Usine Pilote de Proxinnov.

Une utilisation responsable de la robotique au service d'une industrie durable.

Proxinnov, Cluster et Centre de Ressources Technologiques en robotique industrielle basé en Pays de la Loire, s’engage à promouvoir une utilisation responsable de la robotique au service d’une industrie durable. En accompagnant les industriels dans leur transition écologique et numérique, Proxinnov contribue à la création d’une industrie plus respectueuse de l’environnement, plus créatrice d’emplois et plus compétitive.

Interrogés sur le sujet, Jade Le Maître, directrice générale et Nicolas Pouclet, directeur technique de Proxinnov assurent que la robotique ne pourra contribuer à une industrie plus verte et plus vertueuse que si l’on considère l’outil industriel sur toute sa durée de vie.

Qui sommes-nous ?
Nicolas Pouclet et Jade Le Maitre

Directeur Technique et Directrice Générale de Proxinnov

 « Dès lors qu’on évoque la robotique et sa contribution à la réduction de l’empreinte carbone, il est essentiel d’analyser l’ensemble du cycle de vie d’une solution pour en comprendre son impact. Et à plus forte raison en matière de robotique qui, d’un point de vue de consommation énergétique à un instant T, ne sera pas du tout vertueuse » explique Jade Le Maître.

« Prenons l’exemple d’un industriel de notre réseau qui travaille dans la construction navale. Un de ses enjeux est la qualité de ses soudures. Toutes ses soudures actuellement sont manuelles et la traçabilité est difficile à appréhender. Après un passage sur les différentes chaînes de contrôle-qualité, 30% des soudures sont à refaire. Si l’entreprise passait à l’automatisation de ses soudures sur l’ensemble de sa chaîne de production, la traçabilité serait assurée numériquement et il ne serait pas nécessaire de refaire 30% des soudures. Et le gain en énergie n’en serait que meilleur. Le point ici est surtout de regarder la solution de manière globale » itère Nicolas Pouclet.

La robotique participe à la réduction de l’empreinte carbone

La robotique apporte certes du gain en consommation de matière notamment sur des tâches en parachèvement, mais peut également apporter du gain de place et donc de l’énergie consommée.

  • Dans le secteur de la logistique, par exemple, il est intéressant d’apporter de l’automatisation dans les entrepôts afin de réduire l’emprise au sol et de consommer ainsi moins d’énergie, d’espace et donc d’infrastructure. Dans le cas d’un entrepôt réfrigéré automatisé avec une emprise au sol réduite, les espaces nécessiteront moins d’énergie pour la réfrigération.
  • Pour ce qui concerne la robotisation dans les usines, sur des lignes de production, elle va, là encore, permettre d’optimiser la place utile et ne plus nécessairement nécessiter la construction de nouveaux bâtiments pour les industriels qui auraient besoin de s’étendre pour subvenir à leurs besoins en termes de productivité. Avec les contraintes imposées par la ZAN (Zéro Artificialisation Nette), la robotisation peut être alors une des réponses à cet enjeu qui contraint lourdement les entreprises qui souhaitent se développer.

 « Proxinnov accompagne les entreprises qui souhaitent se développer à envisager une croissance sereine à iso-surface, en leur proposant un diagnostic qui prend en compte l’ensemble des technologies. Ainsi, sans s’étendre et tout en continuant à augmenter la productivité, Proxinnov va chercher les meilleures technologies, et la robotique en est une, » explique Nicolas.

 

Le réemploi en robotique : un engagement que Proxinnov porte !

« Si la question de l’impact écologique de l’utilisation des robots est souvent abordée, il est crucial de considérer l’empreinte carbone générée sur l’ensemble de leur cycle de vie. En effet, la phase de fabrication d’un robot représente généralement l’étape la plus polluante. Or, la durée de vie moyenne d’un robot est d’environ 20 ans, tandis que celle d’une application robotisée se situe plutôt entre 5 et 7 ans. Ce décalage temporel pose un défi majeur : comment garantir la pérennité des technologies robotiques existantes pour que l’industrie de demain ne se déconnecte pas de son héritage matériel ? En d’autres termes, l’enjeu consiste à préserver et à valoriser le vivier de technologies robotiques actuellement présent chez les industriels. Il s’agit de prolonger la durée de vie utile de ces technologies en adoptant des stratégies de conception, de fabrication et de maintenance durables, » détaille Jade.

L’utilisation de robots d’occasion ou de cellules robotisées déjà existantes est une des options sur lesquelles Proxinnov s’engage et participe, tant aux côtés d’adhérents, que pour son propre usage :

  • Kuka, adhérent de Proxinnov, a mis en place une activité de rachat et de remise en service de matériel robotique.
  • La Fab’Academy de La Roche-sur-Yon, voisin géographique de Proxinnov, favorise l’apprentissage de ses apprenants en conditions réelles et au plus proche de la réalité terrain. Avec Proxinnov, également moteur dans cette démarche, les deux structures ont opté pour une mutualisation des robots de 1ère, 2ème, voire 3ème vie. Les élèves profitent donc de la complémentarité des équipements dans les deux entités voisines.
  • Proxinnov a racheté un robot d’occasion de 10 ans pour démontrer que son usage est encore possible. Les logiciels et interfaces de dernière génération qui sont intégrées à ce robot permettent un usage totalement adapté. Autre cas pouvant être expérimenté, un système ouvert offre l’opportunité d’inclure de nouvelles briques logicielles dans le robot et donc d’adapter là aussi l’équipement à l’usage que l’on veut en faire.

Penser autrement l’installation de robots en entreprises

MS Innov, adhérent Proxinnov, est une start-up qui fabrique un robot modulaire. Les industriels peuvent ainsi se doter de briques hardware à assembler suivant leurs applications et leurs besoins, plutôt que de se doter d’un robot complet. Ce robot complètement modulaire est démontable en fonction des besoins évolutifs. Basée sur une technologie 100% française et souveraine, ce robot permet de commencer à penser différemment la manière dont on va les installer dans les usines. Une piste prometteuse pour l’avenir !

Robotique verte : Proxinnov donne le ton

La robotique est un outil puissant qui peut être utilisé pour faire de l’industrie un secteur plus vert et plus vertueux. En prenant en compte l’ensemble du cycle de vie d’une solution robotique, en s’engageant dans des projets innovants et en envisageant le réemploi dans l’équation, tous les acteurs de la filière robotique, ainsi que les industriels peuvent contribuer à construire une industrie plus durable et plus respectueuse de l’environnement. En effet, les industriels peuvent contribuer en jouant le jeu du réemploi, les intégrateurs peuvent intégrer les robots d’occasion dans leurs offres et fournir la maintenance associée, et enfin les fournisseurs peuvent progresser sur la construction de vraies propositions de valeur de réemploi de robots.

 

Proxinnov, lauréat France 2030 dans le cadre du projet « Usine Pilote 4.0 »

Proxinnov va construire et déployer une ligne robotique flexible, souveraine et open source pour du démantèlement de petits électroménagers et de batteries. Ce projet de 2 ans intitulé « Ligne Pilote 4.0 » a été obtenu dans le cadre de l’AAP France 2030 « Offre de solutions pour l’industrie 4. 0 » et rassemble deux membres aux expertises complémentaires :

  • Faubourg Numérique, un centre technique basé dans les Hauts de France, spécialisé en logiciel open source
  • Et Proxinnov, cluster et centre de ressources technologiques en robotique industrielle dans les Pays de la Loire.

Pourquoi les batteries et les petits électroménagers ?

Les filières de réemploi sont actuellement très compliquées à mettre en œuvre, car elles sont très consommatrices de temps humain et complexes du fait des volumes extrêmement hétérogènes de ces objets. De plus, pour ce qui concerne les batteries, il y a un aspect de dangerosité à prendre en compte : substances nocives, risques d’explosion ou départs de feux.

L’enjeu est donc de confier un maximum de tâches à des systèmes automatisés pour permettre de pallier la pénurie de compétences à laquelle la filière est confrontée, mais également d’accélérer le lancement de ces filières de réemploi. Les enjeux écologiques sont phénoménaux sur ces biens de consommation du quotidien. Et l’automatisation pourra permettre de passer le cap avec du démantèlement de batteries et du dessoudage de petits composants. Il s’agit d’opérations très chronophages pour des humains que des robots en 3X8 peuvent réaliser de façon très performante.

VoltR, basé à Angers au sein du Technocampus IoT, dont l’activité est centrée autour du réemploi de batteries traite actuellement 1 tonne par an de batteries, là où il faudrait qu’il puisse en traiter 10 tonnes pour pouvoir adresser son marché local, uniquement. L’automatisation pour traiter des volumes significatifs et répondre aux attentes des recycleurs est LA réponse !

Full Robotics

Rendez-vous le mardi 11 juin dans les locaux de Proxinnov pour assister au salon Full Robotics ! L’industrie verte et vertueuse sera mise à l’honneur de cette 4ème édition !